Ça devait arriver. Même, pour dire vrai, ça me titillait depuis pas mal de temps déjà. Encore fallait-il savoir pour après. Trouver une idée. Un concept. Ou juste un nom, tiens, histoire de rebondir.
Ça y est, donc, c'est la fin, on ferme. Neuf ans et des brouettes que je tiens ce blog et voilà que le besoin de changer de format se fait trop fort. Il est temps de changer d'air.
De plus en plus, j'ai l'impression que Bon pour les oreilles ne me correspond plus tout à fait, dans sa forme, son rythme, sa perspective. Le sentiment de rater des disques et des musiciens car mes oreilles ne sont plus aussi souples qu'hier, de m'interdire des détours car mes catégories m'étouffent, de ne pas oser le grand saut ou le grand écart, prisonnier d'une ligne ou d'une étiquette.
De plus en plus, aussi, j'ai l'impression de ne plus me retrouver dans cette blogosphère musicale, cette foire aux webzines plus ou moins bien définis. Le sentiment que les chroniques rapetissent, que les avis se nombrilisent, que les news ne font plus que communiquer et que tout cela n'est plus qu'une course à qui sera le premier, quitte à ne rien dire ou à répéter.
De plus en plus, enfin, j'ai l'impression de ne plus avoir le temps ou de trop prendre de temps, qui sait. Le sentiment que chaque nouveau disque d'un artiste aimé me demande plus d'écoutes avant de trouver les mots, la manière de rendre ce que je ressens, ce qu'il m'évoque, m'apporte. Et ce besoin d'en dire un peu plus, un peu mieux, d'effleurer quelque chose à la hauteur de ce dont je parle.
Reste que c'est dur de tout arrêter sur une impression, fût-elle si présente, si prégnante. A moins que l'envie s'y ajoute. L'envie de tout recommencer ailleurs. De garder le meilleur et d'y ajouter l'encore meilleur. De parler de livres, de films, d'expositions, de tout et de n'importe quoi, et même de musique, tiens, un peu comme ici, mais sous une autre forme et sur un autre rythme.
Rideau, donc, pour ce blog. Merci à vous, de votre fidélité durant tout ces années et de vos mots aussi, ici ou en privé. C'était un plaisir de vous savoir derrière votre écran, une motivation lorsqu'une chronique était plus difficile à rédiger, un disque plus rétif à se laisser enfermer dans quelques phrases.
Et sinon, ça continue par là...
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